La course à pied était un moyen de locomotion pour notre ancêtre le chasseur cueilleur et l’est pour certaines tribus encore aujourd’hui (Bushmen, Tarahumara…). C’est également un moyen d’évasion pour d’autres de nos jours (évacuation des tensions psychiques de la journée etc…).

Mais après tout, sommes-nous tous égaux face à cette locomotion pourtant innée ?

N’importe quel enfant en état physique de courir, court. C’est inscrit dans les gènes. Des millions d’années d’évolution du génome humain ont laissé ce fabuleux moyen d’expression en chaque être. Pourtant, à ce jour, peu d’entre nous parviennent à courir régulièrement sans blessures même mineures. En effet, le chasseur cueilleur a laissé place à un être de plus en plus sédentaire (révolution agricole puis révolution industrielle). Pour illustrer ce propos, selon l’étude publiée en 2018 par Attitude prévention*, les Français reste assis 7h24 en moyenne par jour.

Certains essaient de contrebalancer cette tendance en allant courir. D’une sortie dominicale à plusieurs sorties d’intensité et kilométrages variés, le coureur d’aujourd’hui peut être divisé en deux larges catégories : routard ou traileur.

Ces derniers ne courent pas sur le même terrain mais tous deux sont confrontés aux blessures.

En effet, la course à pied soumet le corps à de nombreuses contraintes.

D’un point de vue physique, tous les Humains sont confrontés à la même force, la gravité. En revanche, d’autres forces sont impliquées lors de la pratique de la course à pied : la force de réaction au sol, l’élasticité musculaire ainsi que les contractions musculaires volontaires.

De surcroît, plus les kilomètres défilent, plus nous sentons l’épuisement se faire sentir. Avec un entrainement adapté, nous allons pouvoir faire reculer le seuil d’apparition de la fatigue. Le corps humain est capable de soutenir des efforts extrêmement longs et répétés comme nos chasseurs cueilleurs ou Kilian Jornet par exemple. Cependant, sans une charge de travail progressive qui a induit des adaptations tissulaires, la blessure est quasi assurée. Ici encore, l’exemple de Kilian prend tout son sens. Il a grandi et court depuis son plus jeune âge sur des terrains variés. L’adaptation tissulaire s’est donc développée sur des décennies. Le terme tissulaire fait référence aux tissus conjonctifs : os, cartilage, tendons, ligaments, 80% des nerfs, masse adipeuse.

A un niveau cellulaire, les tissus conjonctifs répondent tous au même langage celui de la force. Ils réagissent simultanément et se renforcent en synergie lors de la pratique d’exercices de mobilité articulaire (combinaison de la force et de la souplesse à un niveau articulaire).

Le travail spécifique de la mobilité articulaire est le lien entre le système nerveux central et le muscle. Il est aussi étroitement lié à la production de mouvement de qualité.

Par conséquent, entrainer ces tissus à devenir plus forts, endurants, résistants et souples est impératif pour limiter les blessures. La progression athlétique doit bien évidemment être adaptée aux capacités physiques et aux spécificités de chaque individu.

L’entrainement est donc fonction de la fréquence, de l’augmentation progressive et du temps de repos entre les séances.

Intéressons nous, par exemple, à la rotation interne de hanche pour étayer la mobilité articulaire.

Cette dernière est primordiale pour les coureurs. Être capable de positionner les hanches en interne est important pour la santé articulaire de ces dernières. En effet, squatter, positionner ses pieds, pivoter et changer de direction (…) engage vos hanches en interne. Par conséquent, plus ces dernières seront mobiles, plus les forces pourront être réparties également et moins les articulations adjacentes compenseront (genoux, chevilles, vertèbres lombaires principalement).

Pourtant, au fil de l’évolution et de la généralisation de la vie sédentaire, le corps a limité cette aptitude. En effet, l’emploi quasi quotidien de chaise maintient les hanches en position neutre.

En s’intéressant également à l’ensemble des articulations du coureur, nous pouvons aussi éventuellement retrouver des dysfonctionnements et limitations (blessures mal soignées, compensation etc.). En conséquence, le corps s’est adapté pour palier à ces articulations en perte de mobilité.

De ce fait, rétablir un fonctionnement normal articulaire est la priorité pour un corps sain.

Rassurez-vous, avec la mise en place d’un travail méthodique et régulier s’intéressant à vos plus importantes limitations, nous allons pouvoir induire des changements durables.

Le travail de mobilité articulaire est votre meilleur allié que vous soyez sportifs professionnels ou compétiteurs pour l’amélioration de vos performances. Plus votre fonctionnement articulaire sera performant, plus vous serez capable de produire des mouvements de qualité et courir de façon efficace.

 

*https://www.attitude-prevention.fr/donnees-chiffrees/etude-2018-sedentarite-activite-physique-sante-europe